La vie de Geneviève Baudoin a toujours été intimement liée à celle de l’île de Ré. Son sens artistique s’est éveillé et épanoui dans les marais salants et leurs couleurs extraordinaires. Profondément parisienne, elle ne saurait vivre, pourtant, sans la lumière et la liberté que lui apporte l’île où elle vient régulièrement se ressourcer. Et c’est dans l’île de Ré qu’aura lieu, sa dernière exposition de l’année.
Geneviève travaille à l’huile, au pastel gras ou à la gouache. L’utilisation qu’elle fait de la couleur est sans doute ce qui la caractérise le plus. Charles Vincent a écrit à son sujet, en 2012, dans Charente Magazine : « Il y a du Derain dans ses autoportraits, du Vlaminck dans ses paysages et du Matisse dans ses natures mortes ». C’est assez bien vu. Pour avoir sillonné avec elle le sud marocain, je dirai qu’il y avait aussi la force d’un Majorelle dans les gouaches qu’elle réalisa à cette occasion. Cependant, ne dire que cela serait réducteur. Le graphisme de Geneviève est assez simple mais son talent lui fait saisir en quelques traits une réalité qu’elle sublime par la couleur. Une couleur riche et sensuelle. Il n’est que de regarder cette petite huile sur toile, véritable bijou au format carré, les « Dhalias ». Même ses noirs sont sensuels et profonds comme le montre le portrait plein d’humour, qui n’a pas dû plaire à tout le monde, de feu l’évêque de Blois.
Sa palette juxtapose rouge vermillon, rose tyrrhénien, jaune jonquille ou bleu cobalt et donne un air de gaieté, teinté de poésie à l’ensemble de ses tableaux. Elle masque assez bien l’angoisse existentielle du personnage que l’on trouve dans pratiquement tous les autoportraits.
Derrière cette apparente facilité, se cache une solide formation aux Arts Déco, à la galerie Charpentier et surtout chez le sculpteur Georges Muguet ancien élève de Bourdelle, qui l’a beaucoup marquée. Geneviève s’amuse des formats carrés et n’hésite pas à s’attaquer à des toiles de très grandes dimensions. Elle a exposé en solo ou participé à de grandes expositions de Paris à New York, en passant par Singapour, dans les grandes capitales européennes et bien sûr en France. La dernière fois que l’on a pu admirer ses réalisations dans l’île, c’était lors du Festival des Arts actuels au musée Ernest Cognacq en 2013.
L’exposition qui se tiendra en décembre à la Galerie du Port, à Rivedoux, présentera un échantillonnage du talent de cette personnalité solaire.
Catherine Bréjat
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